Clavier TiPY

Conçu par la société autrichienne TiPY et commercialisé depuis 2021, le clavier TiPY vient compléter la gamme des claviers dédiés à l’utilisation monomanuelle avec une nouvelle approche de l’ergonomie. C’est un clavier monomanuel, réversible et donc ambidextre, et multilingue. Il présente une forme particulière en éventail avec 184 touches en tout, 92 de chaque côté. Il intègre un pavé numérique, un mini joystick pour le déplacement du curseur, des touches pour les clics droits et gauche ainsi que pour le scroll. Ce dispositif est compatible avec MacOS, Windows, Linux, iOS et Android.

Il se destine aux utilisateurs avec une bonne dissociation des doigts et une une bonne qualité de pointage.

Descriptif

Le clavier TiPY présente une forme triangulaire (170 x 170 x 21 mm) et deux faces. L’une des faces est conçue pour les droitiers, l’autre pour les gauchers. Pour passer de l’une à l’autre, il suffit de retirer le repose-poignet, de retourner le clavier et de réenclencher le repose-poignet. Les touches du dessous sont alors désactivées. La manœuvre se fait aisément, très rapidement et sans outils. Le blocage s’effectue grâce à un système magnétique.

A l’instar des claviers BEPO, TiPY s’inscrit dans les recherches autour de l’implantation des lettres sur le clavier afin d’optimiser la frappe. L’organisation des lettres du clavier TiPY est le résultat d’un algorithme où les lettres les plus fréquemment utilisées dans chacune des 12 langues romanes ou germaniques sont réparties au centre du clavier, là où les doigts et le poignet sont dans une position neutre. L’objectif est de minimiser les déplacements et donc de fluidifier la frappe et d’augmenter la vitesse de saisie. Selon que l’on paramètre le clavier en allemand, anglais, danois, espagnol, finnois, français, islandais, l’italien, néerlandais, norvégien, portugais ou suédois, certains caractères spécifiques à la langue s’activent. Le clavier s’harmonise ainsi avec le paramétrage de langue du système d’exploitation de l’appareil connecté (ordinateur, tablette ou smartphone).

On trouve, de chaque côté, 92 touches comprenant :

• des touches alphabétiques de A à Z, des caractères spécifiques aux langues(ç, é, è, ß, ò͘), les caractères spéciaux (accents, parenthèses, crochets), des touches pour ouvrir des menus comme alt ou shift), la touche entrée
• les touches de déplacement avec des flèches pour déplacer le curseur dans l’espace
• des touches numériques avec les chiffres de 0 à 9 et les symboles d’opérations (+ – * / …)
• et des touches de fonctions (F1 à F12)

Sur chaque face, on trouve également une souris sous forme d’un mini joystick, les clics souris et le scroll.

La taille et le poids du clavier, 567 g, en font un périphérique transportable. Une pochette, à acheter séparément, est disponible sur le site de TiPY (89 € HT, hors frais d’expédition)

Le clavier est livré avec un câble USB. Il permet à la fois la connexion au périphérique sous forme de “plug and play” – l’utilisation du clavier ne nécessite pas d’installation de logiciel – mais aussi la recharge, puisque TiPY fonctionne sur batterie lorsqu’il se connecte en Bluetooth.

Paramétrage

Sous le repose-poignet, TiPY présente un système de vérification de la configuration en cours avec un code LED. En appuyant avec une pointe sur le bouton de réinitialisation on peut de revenir aux paramètres d’usine.

Pour une première utilisation, ou si le clavier a été réinitialisé, il faudra raccorder le clavier à l’aide du câble USB. Ce premier branchement activera le Bluetooth. Lors du branchement, la touche “ESC” clignote en rouge, le clavier est en charge.

Le clavier TiPY est utilisable au maximum sur 3 appareils équipés du Bluetooth ou avec une clé Bluetooth USB 4 Low Energy.

Pour paramétrer la langue ou le système d’exploitation, il faut appuyer sur “Fn” et “+”, la LED de la touche “Fn” clignote alors en vert.

Pour choisir le système d’exploitation :

• appuyez sur P↓ pour les dispositifs Apple. La LED verte s’allume de manière permanente
• appuyez sur P↑ pour les dispositifs sous Windows, Linux ou Android : la LED s’éteint

Et pour le choix de la langue, appuyer simultanément sur :

• D + E pour l’allemand
• E+ N pour l’anglais
• D + A pour le danois
• E+S pour l’espagnol
• F+I pour le finnois
• F+R pour le français
• I + S pour l’islandais
• I+T pour l’italien
• N + L pour le néerlandais
• N+O pour le norvégien
• P+T pour le portugais
• S+V pour le suédois

L’installation et le paramétrage du clavier sont décrites dans des fiches de prise en main simplifiées et visuelles livrées avec le clavier.

Prise en main du clavier

Les premiers essais du clavier mettent en avant le confort d’utilisation. En effet, le clavier est silencieux et les revêtements des touches ou du repose poignet assurent une utilisation agréable. On peut installer le clavier en fonction des capacités d’inclinaison de poignet, de rotations d’épaules et ainsi optimiser le positionnement. La taille réduite et la forme en triangle permettent d’atteindre facilement les différentes zones du clavier à une seule main puisque l’empan moyen d’une main est d’environ 20 cm. La présence de patins antidérapants permet de maintenir efficacement le positionnement choisi.

Néanmoins, les touches disposées en haut sont particulièrement petites (1 x 0,7 cm) avec parfois beaucoup d’informations.

De plus, même si le contraste des lettres blanches sur fond noir les rend bien lisibles, la saisie nécessite une très bonne précision de pointage. Par ailleurs, le mini-joystick de souris est très rigide. Il nécessite d’exercer une certaine pression pour déclencher le déplacement du curseur. Il n’est malheureusement pas possible d’en modifier la sensibilité.

Apprentissage de la frappe au clavier sur TiPY

L’organisation des lettres, pour un utilisateur initié aux claviers Azerty ou Qwerty, est déroutante et nécessite une prise en main. TiPY a mis en place un didacticiel gratuit en ligne qui permet d’apprendre progressivement cette nouvelle frappe au clavier. Une nouvelle version sera disponible début mars 2024.

A l’instar de logiciels comme Tux Typing, un guidage visuel indique le doigt impliqué et l’emplacement de la lettre à saisir. Un code couleur signale en temps réel les réussites et les erreurs. Les premiers exercices sont plutôt convaincants. Nous avons toutefois identifié quelques défauts liés aux systèmes d’exploitation utilisés, Windows ou Mac OS. Le développeur annonce une refonte de ce didacticiel d’ici 1 ou 2 mois pour passer sous la forme d’un logiciel propriétaire qui restera gratuit.

L’interface d’apprentissage permet d’avoir un aperçu de ce que peut être l’utilisation du TiPY. Elle met en avant l’importance d’avoir une bonne dissociation des doigts. On ressent un vrai confort à l’usage, même après plusieurs heures d’utilisation. Les tensions au niveau du poignet sont minimes : les mouvements d’inclinaisons radiales et ulnaires du poignets sont faibles et la présence du repose poignet prévient la position d’extension du poignet.

Conclusion

Le clavier TiPY apporte une réelle innovation dans le champ des claviers monomanuels. Sa compacité permet l’utilisation par des enfants ou des adultes. La saisie de texte ou de chiffres est fluide. Le clavier intègre un dispositif de pointage miniaturisée avec la possibilité d’effectuer les clics et défilements sans ajout de matériel.

Le toucher, l’absence de bruit et l’ergonomie en font un clavier très agréable à utiliser. Enfin, il est compatible avec tous les systèmes d’exploitation et avec plusieurs dispositifs. Nul besoin de faire l’acquisition d’un nouveau clavier si l’on change de matériel.

Sa singularité se loge dans sa conception recto/verso qui est particulièrement intéressante dans les services ou structures où le clavier est susceptible d’être utilisé par des utilisateurs ayant besoin d’un clavier monomanuel droit ou gauche. Cet avantage est moins flagrant pour des particuliers qui n’utiliseront qu’un seul des deux côtés mais auront investi dans deux claviers…