Classicom

Classicom est un cartable numérique. Il facilite l’organisation scolaire des élèves présentant des troubles spécifiques des apprentissages (troubles dys) qui utilisent l’ordinateur en classe. Développé par l’association ICOM Provence, ce logiciel libre représente un environnement de travail visuel. Celui-ci permet aux élèves de s’organiser efficacement, tout en continuant à utiliser leurs logiciels habituels.

L’interface de Classicom reproduit la logique des cartables avec leurs matières et des intercalaires. Elle permet aux utilisateurs de retrouver leurs cours de manière intuitive. Le logiciel a été pensé spécifiquement par des ergothérapeutes. Son objectif ? Répondre aux difficultés que rencontrent les élèves à besoins spécifiques face à la complexité d’utilisation des systèmes d’exploitation. Classicom est compatible avec Windows et macOS. Une démo web est également disponible pour tester l’interface.

Utilisation en ligne ou installation locale

Le logiciel est compatible avec les systèmes d’exploitation Windows et macOS. Une démonstration en ligne accessible via navigateur web permet de tester l’interface sans installation. Pour une utilisation complète, l’installation locale s’effectue depuis le dépôt GitHub d’ICOM Provence. Les utilisateurs Windows téléchargent et exécutent le fichier Classicom-Setup avec la version appropriée, tandis que les utilisateurs macOS utilisent un fichier au format .dmg.

Le logiciel se trouve actuellement en phase bêta publique depuis novembre 2025. Cette étape de développement sollicite activement les retours d’utilisateurs via un formulaire dédié afin d’identifier les dysfonctionnements techniques résiduels et recueillir des suggestions d’amélioration avant la publication de la version stable définitive.

Architecture et fonctionnement

L’architecture logicielle de Classicom repose sur un principe de compatibilité avec les outils existants plutôt que sur l’intégration de nouvelles fonctionnalités d’édition. Initialement conçu comme une solution tout-en-un devant intégrer un éditeur de texte et de multiples outils de compensation, le projet a évolué vers une approche plus minimaliste centrée sur l’organisation. Cette orientation permet de conserver les suites bureautiques déjà maîtrisées par l’utilisateur, comme Microsoft Office ou LibreOffice, les extensions installées telles que Studys ou le Cartable Fantastique, ainsi que les logiciels de compensation comme la prédiction de mots, la dictée vocale ou la synthèse vocale. Le logiciel exploite également les options d’accessibilité natives intégrées aux systèmes d’exploitation Windows et macOS.

L’interface reproduit numériquement la logique de rangement des documents papier selon une hiérarchie à cinq niveaux.
Les cartables constituent le niveau supérieur et peuvent correspondre à des années scolaires distinctes ou à des contextes différents. Des modèles proposent des configurations de base modifiables.

Les matières représentent le deuxième niveau, avec selon le modèle choisi des listes pré-établies incluant des disciplines comme le français, les sciences ou l’histoire.

Les intercalaires permettent de subdiviser les contenus au sein d’une matière donnée.

Les sections et sous-sections offrent un niveau de granularité supplémentaire. Enfin, les documents dans leurs formats natifs constituent le niveau terminal de cette arborescence.

Le système de gestion multi-profils permet de créer plusieurs configurations personnalisées, chacune pouvant être associée à une photographie ou un avatar. Digiface est un bon outil pour cela !

Le menu de navigation peut s’afficher selon deux modes distincts, développé ou compacté, selon les préférences ergonomiques de l’utilisateur.

Le logiciel intègre plusieurs fonctionnalités d’accessibilité permettant des ajustements individualisés. Les utilisateurs peuvent modifier les couleurs, les icônes ou photographies et les thèmes visuels selon leurs préférences perceptives. Des thèmes adaptés incluent notamment un mode à contraste élevé destiné aux utilisateurs présentant des difficultés de perception visuelle. Des polices spécifiques facilitant la lecture peuvent être activées.

Une synthèse vocale intégrée permet la lecture des titres et des descriptions, autorisant une navigation auditive au sein de l’interface. Un retour vocal à la saisie est également disponible, bien que cette fonctionnalité demeure limitée au périmètre du logiciel lui-même et ne s’étende pas aux applications externes.

L’espace de travail adopte une présentation épurée. La réorganisation des sections et sous-sections est possible, mais cette flexibilité ne s’étend pas au niveau des documents eux-mêmes, ce qui constitue une limitation pour un logiciel dont la vocation première est l’organisation. La possibilité de classer les documents selon un ordre chronologique inversé serait un plus : les documents les plus récents seraient alors présentés en premier.

Cas d’usages

Classicom s’adresse principalement aux élèves présentant des troubles spécifiques des apprentissages tels que la dyslexie, la dyspraxie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysgraphie, la dysphasie ou le TDAH, lorsque ces élèves utilisent l’ordinateur comme outil de compensation en milieu scolaire. Ces utilisateurs se heurtent fréquemment aux opérations de gestion de fichiers inhérentes à l’usage quotidien de l’informatique. Les actions apparemment simples comme enregistrer un document dans le répertoire approprié, retrouver un fichier créé précédemment ou comprendre l’arborescence hiérarchique des dossiers et sous-dossiers génèrent une charge cognitive importante qui peut constituer un obstacle additionnel aux apprentissages. La navigation dans les menus système et la compréhension de l’organisation hiérarchique native de Windows ou macOS représentent pour ces élèves une complexité disproportionnée par rapport à l’objectif pédagogique recherché.

Le logiciel peut enfin servir d’environnement d’apprentissage pour l’acquisition progressive des compétences en gestion de fichiers numériques. La métaphore visuelle du classeur permet aux élèves de construire progressivement une représentation mentale de l’organisation des données numériques. Cette compétence est potentiellement transférable vers une utilisation plus autonome et conventionnelle de l’ordinateur.

Axes d’amélioration

L’évolution du logiciel vers sa version stable gagnerait à intégrer plusieurs améliorations ergonomiques :

• L’ajout d’une fonctionnalité de prévisualisation des documents. Cela faciliterait le repérage rapide dans l’arborescence sans nécessiter l’ouverture systématique des fichiers.
• La gestion de l’affichage en configuration multi-écrans pourrait être optimisée en permettant le déplacement de l’interface sur un écran secondaire, évitant ainsi les opérations répétées de réduction de fenêtre.
• La mémorisation des associations entre types de fichiers et applications d’ouverture préférées supprimerait les sollicitations répétitives lors de l’accès aux documents.
• L’extension de la flexibilité organisationnelle au niveau des documents eux-mêmes renforcerait la cohérence d’ensemble du logiciel.
• La possibilité de réorganiser manuellement les documents et d’appliquer des tris automatiques, notamment selon un ordre chronologique inversé, répondrait aux besoins d’organisation fine des utilisateurs.
• La fonction de recherche bénéficierait d’une simplification de son interface en unifiant les deux points d’accès actuels, réduisant ainsi la redondance ergonomique.
  
• Enfin, l’intégration du mode concentration (en  fait le masquage du menu) aux options de compaction du menu existantes permettrait une rationalisation des fonctionnalités d’affichage sans multiplication des modes distincts.
  

Ces améliorations seront vraisemblablement apportées dans les versions ultérieures selon la feuille de route de développement et les retours d’expérience collectés durant la phase de bêta tests.

Conclusion

On apprécie beaucoup l’interface épurée et intuitive. L’environnement organisationnel permet une insertion harmonieuse dans l’écosystème logiciel préexistant chez l’utilisateur, évitant ainsi une rupture dans les habitudes de travail. Cette approche respecte le principe de moindre changement, particulièrement crucial pour des élèves ayant déjà construit et stabilisé leur environnement de compensation.

La nature libre et gratuite du logiciel représente un avantage significatif, particulièrement dans un contexte où l’accumulation d’outils de compensation peut générer des coûts importants pour les familles. La version bêta actuelle présente quelques limitations ergonomiques. Les lever garantira une utilisation optimale en situation réelle d’apprentissage.

Classicom se positionne comme une alternative aux solutions commerciales existantes sur ce segment. Microsoft OneNote offre des fonctionnalités organisationnelles comparables. Il nécessite cependant une connexion réseau pour un fonctionnement optimal et s’inscrit dans un écosystème propriétaire. Cantoo Scribe propose une approche plus intégrée avec de multiples fonctionnalités de compensation dans un environnement unifié, mais implique un abonnement payant et présente une courbe d’apprentissage plus importante.

Pour les utilisateurs recherchant uniquement une solution d’organisation sans fonctionnalités additionnelles de compensation, et privilégiant la gratuité et l’interopérabilité avec leurs outils existants, Classicom constituera une option particulièrement adaptée une fois que les quelques correction inhérentes à une phase de test auront été opérées.