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Webinaire SPN

L’Accessibilité numérique : obligation légale VS Opportunité

En mai dernier, le TechLab et APF Conseil sont intervenus auprès du SPN (réSeau des Professionnels du Numériques). L’occasion

d’évoquer au travers d’un webinaire, la thématique de l’accessibilité numérique et de la conception universelle sous un angle autre que celui de l’obligation légale en ouvrant la question des opportunités générées par l’intégration des enjeux du handicap à l’innovation et au numérique.

Les intervenants, Julie Berger (Chargée d’innovation APF Conseil), Cécile Delille (Responsable du Pôle Conseil aux entreprises d’APF Conseil de 2020 à 2022), Sébastien Vermandel (Responsable Veille et conseil au TechLab), Camille Chevroton (Chef de projet innovation au TechLab), et Damien Fargeout (Consultant accessibilité auprès d’APF Conseil) ont successivement animé les différents temps du Webinaire :

Nous vous en faisons un résumé :

Le numérique, un outil pour tous

Le numérique est un outil qui offre un éventail d’utilisations multiples s’inscrivant dans le quotidien du plus grand nombre. L’accessibilité numérique est donc un vecteur d’inclusion majeur. La notion d’accessibilité est le plus souvent évoquée pour parler du handicap mais peut être élargie aux questions du vieillissement et du maintien de l’autonomie. Par ailleurs, un outil numérique accessible est plus ergonomique, plus intuitif, il apporte un confort d’usage pour tous.

Innover par le handicap

S’intéresser aux difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap et à leurs retours utilisateurs est une façon de mettre en lumière des freins à l’utilisation d’une solution qui peuvent être rencontrés par tous avec plus ou moins d’intensité. Ces freins sont les leviers d’innovation sur lesquels les concepteurs peuvent s’appuyer pour proposer des produits toujours plus inclusifs.

Cela s’est vérifié à plusieurs reprises dans l’histoire, de nombreuses innovations à l’origine conçues pour compenser une difficulté liée à une situation de handicap ont finalement révolutionné nos usages. Ainsi, nous pouvons citer l’exemple de la télécommande qui a été imaginé pour permettre aux blessés de guerre américains de changer les chaînes de leur téléviseur sans se déplacer. Nous noterons le travail conjoint de Ray Kurzweil et Stevie Wonder qui donnera naissance au clavier synthétiseur et par la même à un nouveau genre musical. La liste est longue, l’encodage de l’information via des cartes perforées (principe qui donnera plus tard IBM), sms, mail, livre audio…

La conception universelle appliquée à la co-conception

Au-delà du respect de la réglementation en rigueur, intégrer dans son processus de conception les démarches de co-conception avec les personnes en situation de handicap permet d’intégrer les enjeux d’accessibilité mais aussi de confort d’usage bien en amont de la mise sur le marché d’une solution. Cela évite l’ajout tardif d’alternatives ou de compensations qui n’auraient pas été à la base conçues en prenant en compte les besoins de certains usagers.

Penser une utilisation de A à Z

La qualité d’usage d’une application ou d’une solution numérique ne se joue pas qu’au moment de son utilisation. Il est essentiel de penser également aux phases qui précèdent et qui suivent l’utilisation d’un service numérique. Par exemple, se demander :

  • Comment peut-on télécharger l’application, où la retrouve-t-on, comment est-elle présentée ?
  • Une fois téléchargée, est-elle facilement identifiable dans le smartphone ?
  • La navigation et l’utilisation de l’application sont-elles aisées ?
  • Le service proposé est-il utile aux personnes, s’inscrit-il dans leur quotidien ?
  • Ne pas négliger la phase de réception d’email de confirmation ou de notifications

Une chaîne d’usage qui ne serait que partiellement travaillée reviendrait à concevoir à un logement adapté mais au 5ème étage d’un immeuble sans ascenseur.

Équipements et alternatives

Tous les usagers n’utilisent pas un smartphone, certains sont plus à l’aise avec une tablette ou un ordinateur. Rappelons également que les usagers n’ont pas tous des téléphones dernier cri.

Deux points d’attention peuvent être notés :

  • La solution développée doit s’adapter aux appareils des usagers (ordinateur, tablette, smartphone, aides techniques…)
  • La solution doit s’adapter aux différents systèmes d’exploitation et à leurs versions antérieures.

Lorsque l’on parle d’accès au numérique, bien sûr, des enjeux forts se distinguent autour de la notion d’interface. Il ne faut cependant pas oublier que certaines solutions numériques ou applications peuvent demander une gestuelle particulière, par exemple, le fait de se prendre en photo ou de poser un casque de réalité virtuelle sur sa tête. Ce sont des actions qui peuvent être difficiles à réaliser pour des personnes présentant un trouble moteur des membres supérieurs par exemple.

Simplification des interfaces, fausse bonne idée…

Solution accessible ne veut pas nécessairement dire interface « ultra » simplifiée. Certains produits numériques à destination des personnes âgées, par exemple, une tablette avec une interface numérique spécifique, génèrent des difficultés d’usages à plusieurs niveaux :

  • Les options sont difficiles d’accès, la simplification a pour conséquence des boutons « paramètre » qui ne sont plus mis en avant. Les personnes ne peuvent plus gérer leurs préférences.
  • Les potentiels aidants se sentent perdus car l’interface ne reprend pas les codes qu’ils connaissent.

Il convient donc de faire attention à la simplification qui amène à la suppression d’éléments et de plutôt viser la conception de solutions intuitives.

L’enregistrement du Webinaire est à retrouver ici : https://youtu.be/oQexwSmrtMI